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Président Brotherson : « La volonté que les choses soient faites dans les règles »

« Je suis là devant vous avec la volonté que les choses soient faites dans les règles ». Voilà ce qu’était venu, en substance, dire le Président Brotherson fraîchement élu, lors d’une visite exceptionnelle ce jeudi 6 juillet à Raiatea, à l’invitation de la ComCom et principalement dédiée à la question du centre d’enfouissement technique (CET) de Raiatea.

Une visite marathon de quatre heures, montre en main. Après une heure d’échanges avec les maires de la ComCom et une présentation du dossier du CET par Teva Guillain, directeur général des services, Moetai Brotherson était invité à visiter le dépotoir d’Avera, le seul encore à accueillir les ordures ménagères de toute l’île de Raiatea depuis la fermeture de celui de Tepua le 29 juin 2022. L’occasion pour lui de se rendre compte de l’urgence de la situation du traitement des déchets à Raiatea.

La délégation s’est ensuite rendue en vallée de Faaroa, proche du site retenu pour l’installation du CET de Raiatea, où il a été notamment question de l’intégration du futur centre dans le paysage.

A l’écoute, mais avant tout respectueux du droit

Suite et fin de la visite du président Brotherson en mairie de Taputapuatea, où la CCH avait souhaité donner la parole aux associations mobilisées autour du projet du CET de Faaroa. L’occasion pour les associations présentes d’exposer au président les raisons de leur opposition au projet de CET.

Très à l’écoute, le président Brotherson a néanmoins tenu à préciser sa position. Une position qu’on pourrait qualifier de légaliste, attachée au respect du cheminement administratif du projet et au respect des conclusions des organismes instructeurs en charge du dossier. Et au premier chef, donc, des services de la Direction de l’environnement (DIREN) dont un agent ingénieur spécialisé sur la question des déchets, Ryan LEOU, était également présent. « L’instruction relative à l’installation du CET à Faaroa a été menée à la DIREN. Elle est aujourd’hui terminée et rien ne s’oppose, du point de vue technique, à ce que l’arrêté soit publié sur lexpol, a estimé Moetai Brotherson. En filigrane, on comprend donc que le président se rangera derrière l’avis définitif de la DIREN, qui a déjà validé le choix du site de Faaroa comme répondant aux critères d’éligibilité imposés par le code de l'environnement. « En tant que président, si on veut respecter la loi, je ne peux pas dire ‘’non’’ quand on me dit qu’on peut faire… », conclue-t-il.

Voir plus loin…

Le président Brotherson ne s’est pas contenté d’apporter un appui implicite au projet de CET de Faaroa. Il a aussi rappelé son engagement (présent dans sa profession de foi aux territoriales) à plaider pour le transfert de la compétence de traitement des déchets au Pays. « Le traitement des déchets par les communes et communautés de communes, ça ne marche pas. (…) Et notre démarche est de récupérer la compétence du traitement des déchets au niveau du Pays. L’ingénierie, on l’a. Les finances, aussi… », a plaidé le Président. Tout en rappelant que le rapatriement des déchets de tous les archipels vers Tahiti permettrait certes d’atteindre la volumétrie nécessaire à l’installation d’unité de valorisation énergétique (UVE) des déchets moderne, mais n’était pas sans poser un certain nombre de défis techniques. « On étudie des solutions pour que cela coûte moins cher dans le cadre de la validation future par l'assemblée de la Polynésie du schéma directeur portant sur la gestion des déchets en Polynésie », tempère Moetai Brotherson.



Encadré :

Incinérateurs, une solution ?
La Polynésie a depuis peu reclassé les cendres des incinérateurs en CET de deuxième catégorie, comparable aux ordures ménagères et a allégé la procédure ICPE en deuxième classe (sans enquête publique obligatoire) pour les incinérateurs pouvant traiter moins d'une tonne de déchets par jour, évolution réglementaire rappelé par Ryan Leou, représentant de la DIREN lors du déplacement de Moetai Brotherson. Ce qui ouvre de nouvelles possibilités aux professionnels comme aux communes. Alors qu’une entreprise de Raiatea a déjà mis en place un tel équipement en cours de régularisation auprès de la DIREN, le Tavana Uturoa Matahi Brotherson a fait part de sa volonté d’en équiper sa commune dans les meilleurs délais pour les usagers non domestiques.

A savoir !
S’il réduit d’environ 70% le volume des déchets à enfouir, le procédé d’incinération laisse néanmoins 30% de volume résiduel en sortie de combustion, ce qui ne constitue donc pas une alternative exclusive au centre technique d’enfouissement, qui semble donc incontournable.

Publié le 12/07/2023

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