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FENUA HEIPUNI PRÉSENTE SON PLAN POUR LE TRAITEMENT DE DÉCHETS DE L’ÎLE SACRÉE

Ce lundi 19 mai 2025, la société Fenua Heipuni était invitée par les trois tavana de Raiatea à présenter son activité dans le domaine du traitement des déchets. Alors que l’unique site d’enfouissement de Avera atteindra prochainement son seuil de saturation et d’ici à l’ouverture du CET de Raiatea, les communes réfléchissent en effet aux solutions les mieux adaptées au contexte de l’Île Sacrée et à la situation d’urgence qu’elles doivent affronter.


DES ESPOIRS…

Nombreux étaient les acteurs associatifs et institutionnels qui avaient répondu à l’appel de la Communauté de communes HAVA’I, lundi 19 mai, pour assister à la présentation de la société Fenua Heipuni et de ses solutions de traitement des déchets. La salle du conseil de la mairie de Uturoa était en effet bien remplie autour du Président de la ComCom, Cyril TETUANUI, épaulés des tavana Moutame et Brotherson et de Teva Guillain, directeur général des services de la ComCom.


Trois représentants de la société Fenua Heipuni avaient également fait le déplacement et son actionnaire principal, Bruno JOUVIN était quant à lui en visioconférence depuis Tahiti. Ryan LEOU, chef de projet spécialisé dans le traitement des déchets au sein de la DIREN était également là, ainsi que la représentante de la subdivision des Îles-sous-le-Vent, Madame Anne-Victoria LETORT Côté société civile, les représentants des associations pour l’environnement Vai’Ava et Te Miti e Te Fenua étaient là pour porter la voix de leurs adhérents.


Tous partagent un même objectif : trouver une solution durable au traitement des déchets sur l’Île Sacrée. C’est ce qu’on tenté de démontrer les portes paroles de la société privée Fenua Heipuni. A travers un powerpoint intitulé « Proposition d’une solution pour la commune de Taputapuatea à mutualiser à l’échelle de la Communauté de communes HAVA’i », Bruno JOUVIN a ainsi présenté son concept de chaine de tri qui pourrait être implantée à Raiatea sur un terrain en cours d’acquisition sur l’île.


Le dispositif, plutôt simple, consiste avant tout à trier le plus efficacement possible les déchets recyclables et déchets dits « ultimes », grâce à une chaine de tri qui sélectionne chacune des « matières premières » dans les poubelles des ménages, afin de les mettre en balles et de les rassembler à Tahiti, d’où elles seraient, en fin de chaine, revendues auprès de filières chinoises de recyclage.



ET DES LIMITES

Si le coût d’un tel dispositif est présenté par la société comme nettement moindre que celui d’un centre d’enfouissement technique, la proposition de Fenua Heipuni n’est pas sans poser un certain nombre de questions.

Elles ont été notamment posées par les tavana des communes de Tumaraa, Taputapuatea et Uturoa, à commencer par le devenir des déchets ultimes, les déchets non recyclables. « Le recyclable est bien géré maintenant, on sait faire, mais que proposez-vous pour le traitement de nos ordures ménagères, ce qui est NOTRE problème aujourd’hui ? », a notamment interrogé Cyril TETUANUI. En réponse, la société Fenua Heipuni propose de mettre ces déchets ultimes en balles, pour les expédier à Tahiti, où devra donc être proposée en parallèle une solution qui n’existe pas à l’heure actuelle : incinération ou… centre d’enfouissement technique.


Ensuite, il y a la question du coût d’une telle installation. Depuis la construction des équipements, en passant par les coûts de fonctionnement et, évidemment de transport vers Tahiti puis à l’international. Bruno JOUVIN, l’actionnaire principal de la société Fenua Heipuni s’est dit en mesure d’apporter ces éléments de réponse aussitôt que l’étude MODECOM (étude qui doit évaluer dans les prochains mois les gisements de déchets précis produits à Raiatea) seront connus. Or, le PGD (Plan de gestion des déchets) de la ComCom, mis à jour en 2024, permettrait déjà un chiffrage assez proche des réalités de terrain, chiffrage qui n’a pas été fourni par la société.


Enfin, il y a la question de la capacité même de la société à s’emparer d’un tel projet. Cette question a notamment été posée par Ryan LEOU, de la DIREN, aux représentants de la société Fenua Heipuni. Il s’est notamment inquiété de savoir « Pourquoi, alors que cette société a reçu le feu vert de la DIREN en 2023 pour lancer sa filière de recyclage de pneus à Tahiti, rien n’a encore été concrétisé ? Ce qui m’étonne, c’est que cette usine, rien que sur le traitement des pneus n’a pas encore vu le jour», s’est-il interrogé. La société Fenua Heipuni s’est contentée de mettre en avant des problèmes de financement « sur fonds propres » pour expliquer ce retard, évoquant la pose très prochaine de la première pierre de ce projet qui devrait être la toute première réalisation de la société privée dans ce domaine.


Afin d’approfondir et de mieux jauger la proposition de Fenua Heipuni et sa fiabilité, les tavana des trois communes de Raiatea ont d’ores et déjà sollicité une nouvelle rencontre avec la société privée et ses actionnaires ainsi que leurs interlocuteurs chinois.

Publié le 23/03/2025

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